Rencontre L’inclusion scolaire, son combat
Sonia Maillot met tout en œuvre pour que son fils Raphaël, porteur de trisomie 21, reste dans le système scolaire classique. Elle a cofondé une association qui œuvre pour les personnes différentes.
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En ce jeudi après-midi, Raphaël, neuf ans, joue aux échecs avec un professeur particulier. Dans la pièce attenante, sa maman nous reçoit et raconte le parcours du combattant depuis la naissance de cet enfant « extraordinaire ».
Passé le choc de l’annonce de la trisomie 21, Sonia et son mari Olivier Maillot, agriculteur dans le Rethélois (Ardennes), déjà parents de deux filles, ont mis tout en œuvre pour permettre à leur fils de devenir le plus autonome possible. « Nous avons rapidement rejoint d’autres familles touchées par le handicap et nous nous sommes formés à des méthodes d’éducation précoce, relate-t-elle. Le cerveau d’un bébé est d’une grande souplesse et plasticité. Se rapprocher du CAMSP (1) ne suffit pas. »
Des kilomètres, le couple en a parcouru pour s’approprier des techniques d’apprentissage bénéfiques pour Raphaël : Montessori adapté et ateliers de lecture à Châlons-en-Champagne (Marne), Doman à Fonsorbes (Haute-Garonne), programme Cloé à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Tomatis en Belgique, et bien d’autres. « Si les parents n’anticipent pas, nos jeunes entrent dans l’enseignement spécialisé après la grande section. Nous militons pour leur inclusion dans le système classique avec une auxiliaire de vie scolaire. C’est dans cette relation duelle qu’ils apprennent le mieux. Ils sont beaucoup dans l’imitation et ils tirent bénéfice d’un environnement stimulant », affirme Sonia, portant un regard émerveillé sur son fils venu nous rejoindre. Aujourd’hui, Raphaël, inscrit en classe de CE2 à Châlons-en-Champagne, sait lire. C’est une réelle fierté pour ses parents.
Partager son expérience
Afin que d’autres familles bénéficient des outils pédagogiques qu’elle a testés, cette femme de quarante-cinq ans a fondé, en 2014, avec deux autres couples, l’association 123extra (2). « Nous leur proposons de suivre, avec leur enfant porteur de trisomie ou autiste, des méthodes de stimulation précoces et leur offrons un espace d’échanges afin d’éviter l’isolement », ajoute-t-elle.
Diplômée d’une école de commerce, l’ancienne responsable ressources humaines a arrêté de travailler à la naissance de son fils en 2010. « Ces petits bouts “extraordinaires” nous comblent et ils peuvent apporter énormément à la société. Demain, ils seront des adolescents, des adultes, que nous désirons autonomes et acteurs de leur vie. Croire en leur potentiel est essentiel », conclut-elle.
Catherine Yverneau
(1) Centre d’action médico-sociale précoce. (2) Page Facebook : 123extra.
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